mardi 24 janvier 2017

Körlin 1945 , La 33 Division SS Charlemagne en Poméranie




Après les combats de la Division Charlemagne à Elsenau Historeich poursuit sa route en Poméranie, cette région pauvre devenue Polonaise après la guerre. Nous marchons sur les traces de la 33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne" qui nous emmènera dans les articles suivants à Berlin.

Dernier point avant d'entamer le sujet, Körlin an der Persante s'appelle dorénavant Karlino, les habitants allemands ont été expulsés en 1946. Victimes de ce qu'on appelle de nos jours, une épuration ethnique.

Nach den Kämpfen der Division Charlemagne in Elsenau setzt Historeich seinen Weg in Pommern fort, dieser armen Region, die nach dem Krieg polnisch wurde. Wir wandeln auf den Spuren der 33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne", die uns in den folgenden Artikeln nach Berlin führen wird.

Ein letzter Punkt, bevor wir mit dem Thema beginnen: Körlin an der Persante heißt von nun an Karlino, die deutschen Bewohner wurden 1946 vertrieben. Sie wurden Opfer dessen, was man heute als ethnische Säuberung bezeichnet.

Carte des combats en Poméranie

 
Voici une carte détaillée des combats en Poméranie. Avec Kolberg et Belgard cela nous aide bien à comprendre la situation désespérée des français de la Waffen SS pris dans un étau au sud, à l'ouest, à l'est... 
 
Hier ist eine detaillierte Karte der Kämpfe in Pommern. Zusammen mit Kolberg und Belgard hilft sie uns gut dabei, die verzweifelte Lage der Franzosen der Waffen-SS zu verstehen, die im Süden, Westen und Osten in einen Schraubstock geraten sind...
 


Le 1er front Biélorusse avançait vers le nord de la Poméranie en direction de la Baltique. Avant d'atteindre Stargard et devant la résistance allemande le mouvement s'arrête pendant environ deux semaines en février 1945. Les Russes reprennent l'offensive, bousculent tout, ordre est donné aux français de rejoindre Köslin puis contre-ordre ils doivent protéger la route ouverte vers Kolberg, la laisser libre pour que les civils puissent rejoindre la côte, la laisser libre pour que les troupes en retraite puissent s'y rassembler. Il va falloir tenir et affronter le choc. 

Die 1. weißrussische Front rückte in den Norden Pommerns in Richtung Ostsee vor. Vor dem Erreichen von Stargard und angesichts des deutschen Widerstands kam die Bewegung im Februar 1945 für etwa zwei Wochen zum Stillstand. Die Russen nehmen die Offensive wieder auf, werfen alles über den Haufen, den Franzosen wird befohlen, Köslin zu erreichen, dann wird ihnen ein Gegenbefehl erteilt, sie müssen die offene Straße nach Kolberg schützen, sie frei lassen, damit die Zivilisten die Küste erreichen können, sie frei lassen, damit die sich zurückziehenden Truppen sich dort sammeln können. Sie müssen durchhalten und sich dem Schock stellen.

Journée de 1er et 2 mars 1945, la retraite de la Charlemagne

la division charlemagne en poméranie 1945
Waffen SS français de la Division Charlemagne en retraite en Poméranie

Après de violents combats à Hammerstein, la Division Charlemagne qui arrive de manière éparpillée sur le front retraite vers l'Ouest puis remonte vers le nord. Après une longue marche il est décidé de faire une pause avant la petite ville de Belgard.

Une partie, l'inspektion allemande, prend ses quartiers dans le village de Boissin à 9 km au sud de Belgard, une autre dans un champ balayé par les vents et la pluie près du hameau de Sternkrug. Les hommes fatigués dorment à même le sol, dans les fossés, certains creusent des abris dans la terre sablonneuse. Les plus chanceux ont gardé leurs toiles de tente.

Nach heftigen Kämpfen bei Hammerstein zieht sich die Division Charlemagne, die verstreut an der Front eintrifft, nach Westen und dann wieder nach Norden zurück. Nach einem langen Marsch wird beschlossen, vor der Kleinstadt Belgard eine Pause einzulegen.

Ein Teil, die deutsche Inspektion, bezieht Quartier im Dorf Boissin 9 km südlich von Belgard, ein anderer auf einem von Wind und Regen gepeitschten Feld in der Nähe des Weilers Sternkrug. Die müden Männer schliefen auf dem Boden, in den Gräben, einige gruben Unterkünfte in die sandige Erde. Die Glücklicheren haben ihre Zeltplanen behalten.

Sur cette carte polonaise plutôt bien détaillée, nous voyons le village de Boissin (Byszyno) et Sternkrug, hameau au niveau du passage à niveau. Les flèches rouges indiquent le sens de la marche, notamment vers Belgard.

Extrait d'une carte éditée sous le III.Reich. Le hameau de Sternkrug était aligné le long de la route et desservi par le train jusqu'à Belgard, les français n'utiliseront pas cet avantage.

Waffen-Grenadier Blanc se souvient de Sternkrug :
"Nous n'avons monté nos tentes, et nous avons dormi à l'air libre, un peu n'importe quand et n'importe où, en tous cas jamais assez longtemps...La marche depuis Neustettin jusqu'au point de regroupement avant Belgard avait été épuisante (environ 80 km d'une seul traite, soit près de 24 heures coupées par une halte de deux heures environ)." 

Waffen-Grenadier Blanc erinnert sich an Sternkrug :
"Wir bauten unsere Zelte auf und schliefen im Freien, ein wenig zu jeder Zeit und an jedem Ort, jedenfalls nie lange genug...Der Marsch von Neustettin zum Sammelpunkt vor Belgard war anstrengend gewesen (etwa 80 km am Stück, das sind fast 24 Stunden, unterbrochen von einer etwa zweistündigen Rast)."

L'entrée du hameau de Byszyno où s'installe l'Inspektion allemande

Division Charlemagne poméranie 1945
La route vers Belgard de nos jours
 
 
Christian de la Mazière témoigne :
"Nous n'avions que peu de choses avec nous. de même que l'armement, le ravitaillement était demeuré à Hammerstein."..."Accompagné de quelques uns de mes hommes, je décide pour ma part, de faire une descente à Belgard (Bialogard). Nous sommes accueillis par quelques civils qui restent."
 
Dans la nuit du 1er au 2 mars, les compagnies reprennent leurs marches, dépassent Belgard et s'installent dans les villages plus au nord.
 
"Nous emportions un maximum d'armement léger. les fusils et les Sturmgewher battaient notre poitrine, nous faisaient ployer le cou. le plus pesant, c'étaient les mitrailleuses MG 42  qui, avec leurs bandes, faisaient tout de même vingt kilos."  

Christian de la Mazière bezeugt:
"Wir hatten nur wenig bei uns. Ebenso wie die Bewaffnung war auch der Nachschub in Hammerstein geblieben."... "Begleitet von einigen meiner Männer beschließe ich für meinen Teil, Belgard (Bialogard) zu überfallen. Wir werden von einigen Zivilisten, die übrig geblieben sind, empfangen".
 
In der Nacht vom 1. auf den 2. März nehmen die Kompanien ihre Märsche wieder auf, passieren Belgard und lassen sich in den Dörfern weiter nördlich nieder.
 
"Wir nahmen ein Maximum an leichter Bewaffnung mit. die Gewehre und Sturmgewehre schlugen auf unsere Brust, beugten unsere Hälse. das schwerste waren die MG 42 Maschinengewehre, die mit ihren Bändern immerhin zwanzig Kilo wogen."
 
Belgard Bialogard 1945
Belgard (Bialogard) dans les années trente. Le sud de la ville avait été détruit par l'artillerie soviétique en mars 1945.
 
 
A savoir :
Dans la ville il existe un petit monument érigé au souvenir des polonais victimes du communisme.
Jusqu'aux années 2010 il était possible de voir quelques vestiges d'un film de guerre dans le centre-ville par exemple une enseigne peinte en allemand telle que "kolonial waren" subsistait sur un bâtiment, aujourd'hui cette trace du passé a été effacée par l'homme.
 
Zu wissen:
In der Stadt gibt es ein kleines Denkmal, das an die polnischen Opfer des Kommunismus erinnert.
Bis in die 2010er Jahre war es möglich, im Stadtzentrum einige Überreste eines Kriegsfilms zu sehen, z. B. ein auf Deutsch gemaltes Schild mit der Aufschrift "kolonial waren" an einem Gebäude.
 

Réorganisation de la Charlemagne

 
Les différentes positions tenues par les Waffen SS Français. On voit clairement que le dispositif de combat est orienté vers l'est avec la Persante en "protection". Malheureusement, la position la plus à l'ouest, Gross Jestin, sera la première à tomber, obligeant un repositionnement stratégique et surtout la prise de conscience qu'une poche alors en formation est en train d'être fermée.

 
La division est constituée ainsi :
 
Kerstin :  PC inspection allemande SS-Brigadeführer  Krukenberg, 9./57 Leroy et 1./BM Pignard-Berthet

Waffen-Grenadier Regiment der SS aux ordres du Waffen-Sturmbannführer Raybaud comprenant 2 bataillons :
Redlin : Bataillon Fenet
Körlin : Bataillon Bassompierre
 
Kowanz : Sanitäts-Kompanie du Waffen-Hauptsturmführer Bonnefoy
 
Bartin-Mechetin-Peterfitz : Waffen-Grenadier Reserve Regiment der SS placé en réserve aux ordres du Waffen-Hauptsturmführer de Bourmont.
 
Gross Jestin : service divisionnaire-train automobile-Pionier-Zug aux ordres du SS-Sturmbannführer Katzian
 
Le château de Kerstin comme l'a connu le SS-Brigadeführer Krukenberg
 
Division Charlemagne poméranie 1945
Le château de Kerstin, maintenant en ruine. C'est à peu tout de ce qu'il reste de la période "allemande" du village. 
 
   
La  réorganisation de la division est trop rapide et anarchique, la cohésion déjà mise à rude épreuve est détruite. Un bataillon entier, le II./58 est affecté au Regiment "De Bourmont" placé en réserve alors qu'il n'a pas encore combattu. C'est là tout le drame de cette division mal commandée, de jours en jours de mauvaises décisions sont prises.
 
L'ordre arrive, la division doit prendre position autour de Körlin, le Regiment "Raybaud" doit tenir la ville face aux soviétiques. Le Regiment "de Bourmont", un peu plus au nord, doit s'établir le long de la Persante. L'axe principal menant jusqu'à Kolberg doit rester ouvert pour permettre l'évacuation des civils et des forces allemandes.
 
Die Neuorganisation der Division erfolgt zu schnell und anarchisch, der bereits strapazierte Zusammenhalt wird zerstört. Ein ganzes Bataillon, das II./58, wird dem Regiment "De Bourmont" zugeteilt, das in Reserve gehalten wird, obwohl es noch nicht gekämpft hat. Dies ist das ganze Drama dieser schlecht kommandierten Division, von Tag zu Tag werden falsche Entscheidungen getroffen. 
 
Der Befehl kommt an, die Division soll um Körlin herum Stellung beziehen, das Regiment "Raybaud" soll die Stadt vor den Sowjets halten. Das Regiment "de Bourmont", das etwas weiter nördlich liegt, soll sich entlang der Persante aufstellen. Die Hauptachse nach Kolberg sollte offen bleiben, um die Evakuierung der Zivilisten und der deutschen Streitkräfte zu ermöglichen.
 
Le bataillon du SS-Obersturmführer Fenet constitue la pointe est des positions françaises. A sa droite, les Volskssturm tiennent Komet tandis que Belgard est confié au 375 Regiment d'Infanterie de Reserve.
 
Le bataillon Fenet prend position à Redlin (Redlino) au sud-est de Körlin. Plus au sud à mi chemin entre Redlin et Belgard les Volkssturm tiennent le village de Komet (Trezbiele), il y érigent des barricades en travers de la route. 
 
Das Bataillon Fenet bezieht Stellung in Redlin (Redlino), südöstlich von Körlin. Weiter südlich, auf halbem Weg zwischen Redlin und Belgard, halten die Volksstürme das Dorf Komet (Trezbiele) und errichten Barrikaden auf der Straße. 
 

Kowanz

 
Situation autour de Körlin. L'assaut soviétique étant attendu à l'est, la Sanitäts-Kompanie prend place à Kowanz, une position en retrait puisque les infirmiers et médecins se sont pas des combattants. Les choses se compliqueront puisque les russes arriveront pas l'ouest.


La Sanitäts-Kompanie prend ses quartiers à Kowanz (Kowancz) à l'Ouest de Körlin, en arrière de la ligne de front suivant le plan initial, mais comme le front sera retourné. La compagnie sanitaire est commandée par le Waffen-Hauptsturmführer Bonnefoy. 
 
Die Sanitäts-Kompanie bezieht ihr Quartier in Kowanz (Kowancz) westlich von Körlin, hinter der Frontlinie gemäß dem ursprünglichen Plan, aber da die Front umgedreht wird. Die Sanitätskompanie wird von Waffen-Hauptsturmführer Bonnefoy befehligt.
 
Pierre Bonnefoix ici avec le grade de SS-Oberscharführer

Robert Désert se souvient :
" le soir du 1er mars, nous avons quitté Belgard et sommes allés jusqu'à un village appelé Kowanz, situé à proximité de Körlin, bourg où été regroupé la majeure partie des unités rescapées de la Brigade française. Kowanz se trouvait à 9 kilomètres environ au Nord-ouest de Belgard et nous y sommes restés environ 48 heures. Nous étions cantonnés dans une ferme d'élevage dont les installations m'ont particulièrement frappé en raison de leur aspect extrêmement moderne."
 
A 4,5 kilomètres au nord-ouest de Kowanz se trouvait le village de Kerstin, PC de l'inspection allemande du SS-Brigadeführer Krukenberg.  

Robert Désert erinnert sich:
"Am Abend des 1. März verließen wir Belgard und fuhren zu einem Dorf namens Kowanz, das in der Nähe von Körlin lag, wo der Großteil der überlebenden Einheiten der französischen Brigade zusammengezogen wurde. Kowanz lag etwa 9 km nordwestlich von Belgard und wir blieben dort etwa 48 Stunden. Wir waren auf einer Viehzuchtfarm einquartiert, deren Einrichtungen mir wegen ihres äußerst modernen Aussehens besonders auffielen."
 
4,5 Kilometer nordwestlich von Kowanz befand sich das Dorf Kerstin, PC der deutschen Inspektion von SS-Brigadeführer Krukenberg.
 
Entrée du hameau de Kowanz, c'est par cette route que les waffen SS français de la Sanitäts-Kompanie sont arrivés.
 
Kowanz de nos jours, un petit hameau misérable
    

 

Körlin, 3 mars 1945, la Charlemagne prend position 

 

Körlin vers la fin des années 30

En ce matin  du 2 mars il y a un vent très violent et froid, il neige.
Le bataillon du Waffen-Haupsturmführer Bisiau arrive de Greifenberg (Gryfice) et vient gonfler les effectifs du Regiment placé en réserve. Le Poste de Commandement est situé sur la place principale de Körlin, certainement la mairie.
 
An diesem Morgen des 2. März herrscht ein sehr starker und kalter Wind, es schneit.
Das Bataillon des Waffen-Haupsturmführer Bisiau kommt aus Greifenberg (Gryfice) und stockt das Regiment auf, das sich in Reserve befindet. Der Kommandoposten befindet sich auf dem Hauptplatz von Körlin, wahrscheinlich im Rathaus.

 
Waffen-Obersturmführer Joubert était le médecin du bataillon Bassompierre à Körlin. Il disparait, certainement tué, lors de la tentative de percée.
 
De retour à Körlin, au petit jour, le Waffen-Rottenführer Gonzalès maintenant au Régiment de Marche, fut alerté par la canonnade de plus en plus proche. Il rejoignit le Waffen-Haupsturmführer Bassompierre à son poste de commandement dans un grand bâtiment au centre de la ville, probablement celui de la mairie.
  
Depuis la veille au soir les Soviétiques approchent du flanc ouest de la division, des troupes ennemies sont signalées en direction de Kolberg.
 
Nach seiner Rückkehr nach Körlin wurde der Waffen-Rottenführer Gonzalès, der nun beim Marschregiment war, am frühen Morgen durch die immer näher kommende Kanonade alarmiert. Er traf sich mit Waffen-Haupsturmführer Bassompierre an seinem Kommandoposten in einem großen Gebäude im Zentrum der Stadt, wahrscheinlich dem des Rathauses.
 
Seit dem Vorabend näherten sich die Sowjets der Westflanke der Division, und es wurden feindliche Truppen in Richtung Kolberg gemeldet.


Körlin avant guerre, près du centre ville nous apercevons déjà la mairie. Quelques éléments de la division du Regiment 57 logeaient dans ses imposantes maisons 
Division Charlemagne poméranie 1945
le village n'a pas beaucoup changé depuis les années 30 et c'est tant mieux !
La mairie de Körlin fut érigée par Ernst Hoffman durant les années 1912-1913
Körlin an der Persante 1945
La mairie restaurée reste une belle bâtisse
 

Waffen-sturmbannführer Raybaud grièvement blessé !

 
Vers 12 heures, le Kampfkommandant Raybaud se dirige vers le pont sur la Persante à la sortie ouest de la ville sur la route menant à Stettin. Son intention était de rappeler aux pionniers de ne pas détruire le pont. Le pont était indispensable tant au repli des postes avancés de la compagnie qu'en prévision de l'arrivée imminente à Körlin des renforts annoncés de blindés allemands.
Lorsque Raybaud arriva au pont, la seule activité ennemie qu'il nota fut un feu violent d'armes légères contre un bâtiment surmonté d'un clocher à quatre vingts ou cent mètres à sa gauche.
 
Gegen 12 Uhr geht Kampfkommandant Raybaud zur Brücke über die Persante am Westausgang der Stadt auf der Straße nach Stettin. Seine Absicht war es, die Pioniere daran zu erinnern, die Brücke nicht zu zerstören. Die Brücke war sowohl für den Rückzug der vorgeschobenen Posten der Kompanie als auch im Hinblick auf die bevorstehende Ankunft der angekündigten deutschen Panzerverstärkung in Körlin unerlässlich.
Als Raybaud die Brücke erreichte, war die einzige feindliche Aktivität, die er bemerkte, ein heftiges Feuer aus leichten Waffen auf ein Gebäude mit einem Glockenturm vierundzwanzig oder hundert Meter links von ihm.

 
Waffen-Sturmbannführer Raybaud, Kampfkommandant de Körlin

Waffen-Sturmbannführer Raybaud se souvient :
"Lorsque je me trouvais aux abords du pont, les blindés étaient seulement visibles à la jumelle, à deux kilomètres au moins de distance, ils ne pouvaient être valablement identifiés, les avant-postes installés à 500 mètres sur un mouvement de terrain en avant du pont étaient en place, je les avais toujours là, avant qu'un obus éclatât dans la rue conduisant au pont".

Raybaud s'écroule, le Waffen-Hauptsturmführer De Perricot se précipite sur lui et constate que  le genou droit de son chef est broyé et le tibia gauche est fracturé à deux endroits. Il est 12h30.
Au même moment, les soviétiques passent à l'attaque, les français donnent l'ordre de faire exploser le pont.

De la Mazière raconte : 
"Les soviétiques, maintenant arrivent en force. Ils avaient commencé, à l'est, par tester nos défenses : elles tenaient solidement. on pressent désormais qu'ils attaqueront par le sud-est. les défenseurs de Belgard, nous venions de l'apprendre, avaient cédé. les français, qui y combattaient aux côtés des allemands, se repliaient vers Stettin, ils ne viendraient pas nous renforcer".
 
Waffen-Sturmbannführer Raybaud erinnert sich:
"Als ich mich in der Nähe der Brücke befand, waren die Panzer nur mit dem Fernglas zu sehen, mindestens zwei Kilometer entfernt, sie konnten nicht gültig identifiziert werden, die Vorposten, die 500 Meter entfernt auf einer Geländebewegung vor der Brücke errichtet wurden, waren in Stellung, ich hatte sie immer dort, bevor eine Granate in der Straße, die zur Brücke führt, explodierte".

Raybaud bricht zusammen, Waffen-Hauptsturmführer De Perricot eilt zu ihm und stellt fest, dass das rechte Knie seines Chefs zertrümmert und das linke Schienbein an zwei Stellen gebrochen ist. Es ist 12.30 Uhr.
Zur gleichen Zeit gehen die Sowjets zum Angriff über und die Franzosen geben den Befehl, die Brücke zu sprengen. 
 
De la Mazière erzählt:
"Die Sowjets kommen jetzt mit voller Kraft. Die Franzosen, die dort an der Seite der Deutschen kämpften, zogen sich nach Stettin zurück, sie würden nicht kommen, um uns zu verstärken".

Vue des lieux de la blessure de Raybaud
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
Le bâtiment qui reçoit des tirs violents, décrit dans le texte, est sur notre droite
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
le bâtiment et son petit clocher dans le texte. A proximité deux français de la Charlemagne on été enterrés à la va-vite
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
Le pont, Persantenbrücke, avant son dynamitage par les sapeurs allemands. Il sera reconstruit en bois jusqu'en 1968 année où il est remplacé par un ouvrage particulièrement laid en acier.
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
Le pont sur la Persante aujourd'hui, en direction de l'ouest, des Russes. Depuis la prise de cette photo le pont a été intégralement rénové.
 

Le pont sur la Radew encore miné !

 
Le vent est très violent, froid, il neige. C'est par cet ouvrage, axe Belgard-Körlin que les combattants de la division Charlemagne entrent dans la ville. Il sera emprunté aussi par des groupes du Regiment "de Bourmont" lorsque sonnera une fois de plus l'heure de la retraite.
De la Mazière a la mission de défendre ce pont, des nids de mitrailleuses sont installées, des abattis sont créés pour faire obstacles aux blindés renforcés par l'apport de mines antichars. Des pionniers de la Wehrmacht installent des explosifs sous le tablier.
  
De la Mazière :
"A l'approche du soir, des fumées imprécises ponctuent le sud et s'alourdissent, on a miné l'entrée sud de Körlin, le pont qui franchit la rivière; d'un coup une file de charrettes jaillit de Belgard, tourne au bas de la ville, et avale au galop le pont miné en direction de l'ouest." (celui où Raybaud sera grièvement blessé).

 Le pont d'entrée sud de la ville n'avait pas été déminé après la guerre.   
 
Der Wind ist sehr heftig, kalt und es schneit. Über dieses Bauwerk, die Belgard-Körlin-Achse, ziehen die Kämpfer der Division Charlemagne in die Stadt ein. Sie wird auch von Gruppen des Regiments "de Bourmont" benutzt, als wieder einmal die Stunde des Rückzugs schlägt.
De la Mazière hat den Auftrag, diese Brücke zu verteidigen. Es werden Maschinengewehrnester errichtet und Abgründe geschaffen, um den Panzern, die durch Panzerminen verstärkt werden, Hindernisse in den Weg zu legen. Pioniere der Wehrmacht bringen Sprengstoff unter der Fahrbahndecke an.
 
De la Mazière:
"Man hat den Südeingang von Körlin, die Brücke, die den Fluss überquert, vermint; auf einmal schießt eine Reihe von Karren aus Belgard hervor, biegt unten in der Stadt ab und galoppiert über die verminte Brücke in Richtung Westen". (die, auf der Raybaud schwer verletzt wird).

 Die Brücke am Südeingang der Stadt war nach dem Krieg nicht von Minen geräumt worden.

33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"

33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
le pont a été construit dans les années 30, la météo est comparable à l'entrée en ville de la division
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
le pont juste avant les débuts de déminage le 10 juin 2001, des charges explosives posées par ses pionniers allemands
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
2008. Combien de milliers de voitures et de piétons sont passés sur un pont miné sans le savoir ?
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
les explosifs, près d'une demi tonne, avaient encore leurs câbles de mise en marche et étaient encore fonctionnels !
 

La maison du garde barrière

 
Le bataillon Bassompierre contrôle la route de Köslin

"Ce qui restait des canons de 75 de la 9./57 de Leroy fut aussi placé à Kerstin, avant d'être transféré à Körlin. Installant ses quartiers dans la maison du garde-barrière, Leroy alla dormir à l'étage. Coureur de jupons invétéré, il eut tôt fait de séduire la veuve du garde-barrière, mais il garda ses distances avec la fille."
 
Das Bataillon Bassompierre kontrolliert die Straße nach Köslin.

"Was von den 75er Kanonen von Leroys 9./57 übrig geblieben war, wurde ebenfalls in Kerstin untergebracht, bevor es nach Körlin verlegt wurde. Leroy richtete sein Quartier im Haus des Torwächters ein und schlief im Obergeschoss. Als unverbesserlicher Frauenheld verführte er die Witwe des Schrankenwärters, blieb aber auf Distanz zu dem Mädchen."

    
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
Les quartiers du chef de la 9ème compagnie. La maison du garde barrière faisait aussi hôtel-restaurant
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
La maison toujours debout et le passage à niveau. Derrière nous le centre ville de Körlin, en face la route pour Köslin
 
L'infanterie soviétique franchit la Persante à l'Ouest de Körlin mais le bataillon du Waffen-Hauptsturmführer Fenet qui a son PC à Redlin contre-attaque. Les soviétiques reculent jusqu'à la lisière de la ville, aux abords des forêts.
 
Die sowjetische Infanterie überquert die Persante westlich von Körlin, aber das Bataillon von Waffen-Hauptsturmführer Fenet, das seinen Gefechtsstand in Redlin hat, schlägt zurück. Die Sowjets zogen sich bis zum Rand der Stadt an den Waldrändern zurück.
 
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
Poussée soviétique sur Körlin et Redlin. Les hommes des deux bataillons constituent une ligne de front entre les deux localités. 

 

4 mars 1945, Accrochage à Gross Jestin !

 
Plan de Gross Jestin avec la progression des russes venant du sud et se heurtant aux Waffen SS français qui montent la garde à l'entrée du village
 
 
Gross-Jestin est un petit village typique de Poméranie. C'est par cet axe que les soviétiques vont investir le village.

Gross Jestin  est la position la plus à l'ouest du dispositif de la Charlemagne, située à seulement 18 kilomètres de la ville portuaire de Kolberg, les français prennent leurs quartiers dans l'école municipale. Les unités sous les ordre du SS-Sturmbannführer Katzian étaient composées du service divisionnaire, du train automobile et un Pionier-Zug apporté en renfort de Greifenberg, sous les ordres, peut être, du SS-Untersturmführer Hegewald 

Toujours à Gross Jestin il faut compter aussi sur les unités Volkssturmm, le Volsksturmm-Bataillon Grossjestin. Par exemple l'un des professeurs d'école de la ville incorporé dans cet unité, Gerhard Lips, disparait dans les combats de mars 1945.  

Groß Jestin ist die westlichste Stellung des Charlemagne-Dispositivs, nur 18 Kilometer von der Hafenstadt Kolberg entfernt, die Franzosen beziehen ihr Quartier in der Stadtschule. Die Einheiten unter dem Befehl von SS-Sturmbannführer Katzian bestanden aus dem Divisionsdienst, dem Automobilzug und einem Pionier-Zug, der zur Verstärkung aus Greifenberg gebracht worden war und möglicherweise unter dem Befehl von SS-Untersturmführer Hegewald stand.

Ebenfalls in Groß Jestin muss man auch mit den Volkssturmm-Einheiten, dem Volsksturmm-Bataillon Groß Jestin, rechnen. Einer der Lehrer der Stadt, Gerhard Lips, verschwand in den Kämpfen im März 1945.

Division Charlemagne
Waffen-Rottenführer de la Stabskompanie

Le soir du 3 mars 1945, le commandant de compagnie informe les hommes que les Russes occupent Schievelbein (Swidwin) puis progressent rapidement en direction nord, vers Kolberg. Gross-Jestin est directement dans l'axe de progression !

Il est décidé alors de former deux sections avec les restes de la Compagnie d'Etat Major. Celles-ci seront postées à tour de rôle à l'entrée sud du village, sur la route de Schievelbein.

Am Abend des 3. März 1945 informiert der Kompaniechef die Männer, dass die Russen Schievelbein (Swidwin) besetzen und dann schnell in Richtung Norden, nach Kolberg, vorrücken. Groß-Jestin liegt direkt in der Vorstoßachse!

Daraufhin wird beschlossen, aus den Resten der Stabskompanie zwei Züge zu bilden. Diese werden abwechselnd am südlichen Eingang des Dorfes auf der Straße nach Schievelbein stationiert.

Waffen-Rottenführer Robert S, secrétaire à la Stabskompanie se souvient :
"Schwander et moi étions affectés à la 2.Zug qui relèverait la 1.Zug à 2 heures du matin. La nuit s'écoulait calmement et vers 1h30, nous (une vingtaine d'hommes) partions procéder à la relève prévue.
Gross-Jestin se trouvant à un carrefour de 2 routes importantes et quasiment bloqué de ce fait par des colonnes interminables de réfugiés l'une venant de l'Est et l'autre, plus réduite, venant du Sud vers le Nord. Tout semblait bloqué mais calme et silencieux.
Vers le Sud, la route se trouvait encaissée entre 2 talus et notre section monta sur le talus de droite, l'arme à la bretelle et colonne par deux, assez "relax".
A un moment, la colonne s'arrêta, tandis qu'un homme en tête nous cria : "Hé, les gars, voilà des "popofs" prisonniers !" "presque aussitôt, un autre cria "Mais attention : ils sont armés".
Puis, je vis en quelques secondes, un spectacle plutôt cocasse : les premiers de chez nous, levant les bras, faisant face à quelques soldats ennemis dans la même position ! Bien sûr l'épisode fut très court, le feu fut ouvert de part et d'autre, bien plus nourri en face que chez nous grâce au nombre d'armes automatiques présentes. La queue de colonne de chez nous courut vers la dernière maison du village, dont les gars escaladèrent le mur du jardin." 

Waffen-Rottenführer Robert S, Sekretär in der Stabskompanie erinnert sich:
"Schwander und ich waren dem 2.Zug zugeteilt, der den 1.Zug um 2 Uhr morgens ablösen würde. Die Nacht verlief ruhig und gegen 1.30 Uhr machten wir (etwa 20 Mann) uns auf den Weg, um die geplante Ablösung durchzuführen.
Groß-Jestin befand sich an einer Kreuzung zweier wichtiger Straßen und wurde daher von endlosen Flüchtlingskolonnen blockiert, von denen eine aus dem Osten und die andere, kleinere, aus dem Süden in Richtung Norden kam. Alles schien blockiert, aber ruhig und still.
Im Süden lag die Straße zwischen zwei Böschungen, und unser Zug stieg auf die rechte Böschung, die Waffe am Riemen und die Kolonne zu zweit, ziemlich "entspannt".
An einem Punkt hielt die Kolonne an, während ein Mann an der Spitze uns zurief: "Hey, Jungs, hier sind ein paar gefangene "Popofs"!" "fast sofort rief ein anderer: "Aber Vorsicht: Sie sind bewaffnet".
Dann sah ich innerhalb weniger Sekunden ein ziemlich komisches Schauspiel: Die ersten von uns hoben die Arme und standen einigen feindlichen Soldaten in der gleichen Position gegenüber! Natürlich war die Episode sehr kurz, das Feuer wurde auf beiden Seiten eröffnet, wobei das Feuer auf der gegenüberliegenden Seite dank der vielen automatischen Waffen viel stärker war als bei uns. Das Ende der Kolonne bei uns rannte auf das letzte Haus des Dorfes zu, dessen Jungs über die Gartenmauer kletterten

 
R.Schwander porté disparu le 4 mars 1945, il a été blessé lors de l'attaque sur Gross Jestin mais survit à la guerre.
 
Le Waffen-Rottenführer Robert S parvient lui aussi à s'échapper en prenant la route de Kolberg. Après une très longue marche il sera fait prisonnier par les anglais. Il ne reverra plus jamais son ami Schwander.
 
Auch dem Waffen-Rottenführer Robert S. gelingt die Flucht, indem er die Straße nach Kolberg nimmt. Nach einem sehr langen Marsch wird er von den Briten gefangen genommen. Seinen Freund Schwander sieht er nie wieder. 
 
L'école de Gross Jestin avant 1945. Ancien Poste de Commandement des Waffen SS Français sur la Schulstrasse

L'école de Goscino (Gross-Jestin)


Les fantassins soviétiques sont rapidement appuyés par les blindés de la 45e brigade du 11e Corps Blindés de la Garde qui traversent la ville, écrasent les chariots des réfugiés, dans le feu de l'action plusieurs Waffen SS français sont capturés. Pour les soviets, la course sur Kolberg continue, le nettoyage des villes et villages sera fait par l'arrière-garde. Durant ce court laps de temps, des français montent rapidement dans les derniers camions de la Division et partent en direction de l'ouest. Gross Jestin est maintenant aux mains de l'ennemi, c'est fini.
 
A savoir :
Gross Jestin, petite ville teutonique, portait ce nom depuis 1334 et en 1807, l'Armée Napoléonienne en marche vers Kolberg y installe l'Etat Major de la division italienne.  

Die sowjetischen Infanteristen werden schnell von den Panzern der 45. Brigade des 11. Gardepanzerkorps unterstützt, die durch die Stadt fahren und die Wagen der Flüchtlinge überrollen, in der Hitze des Gefechts werden mehrere französische Waffen-SS gefangen genommen. Für die Sowjets ging der Wettlauf auf Kolberg weiter, die Säuberung der Städte und Dörfer wurde von der Nachhut durchgeführt. Während dieser kurzen Zeit besteigen einige Franzosen schnell die letzten Lastwagen der Division und fahren in Richtung Westen. Groß Jestin ist nun in den Händen des Feindes, es ist vorbei.
 
Zu wissen :
Gross Jestin, eine kleine teutonische Stadt, trug diesen Namen seit 1334. 1807 richtete die napoleonische Armee auf ihrem Marsch nach Kolberg dort den Generalstab der italienischen Division ein.

 

Organiser le repli

 
Dans la soirée du 4-5 mars la division reçoit l'autorisation d'Heinrich Himmler de se replier. Le General von Tettau dispose encore d'environ 10.000 hommes (Charlemagne comprise), ces troupes doivent percer à l'ouest. Le General Rauss ordonne à la division de se regrouper près de Greifenberg (Gryfice) avec comme objectif de fixer les soviétiques.
Le décrochage doit s'effectuer vers Belgard qui, grâce au sacrifice d'un bataillon du Korpsgruppe Munzel (Generalmajor Oskar Munzel) de la I.Panzerarmee, tient encore.

Les restes du bataillon Fenet (près de 500 hommes)  part avec l'Inspektion allemande, le SS-Brigadeführer Krukenberg mène lui-même la direction. L'unité est appelé "Stosstgruppe des verstärkten", groupe de choc renforcée, donc différent d'un bataillon. L'unité de par son nom et sa "puissance" est destinée à forcer les lignes adverses pour réussir la percée et que le reste de la division s'y engouffre.
 
Am Abend des 4. und 5. März erhält die Division von Heinrich Himmler die Erlaubnis zum Rückzug. General von Tettau verfügt noch über etwa 10.000 Mann (einschließlich Charlermagne), diese Truppen müssen im Westen durchbrechen. General Rauss befiehlt der Division, sich in der Nähe von Greifenberg (Gryfice) zu sammeln, mit dem Ziel, die Sowjets zu fixieren.
Der Abzug muss in Richtung Belgard erfolgen, das dank des Opfers eines Bataillons der Korpsgruppe Munzel (Generalmajor Oskar Munzel) der I.Panzerarmee noch hält.

Die Reste des Bataillons Fenet (fast 500 Mann) gehen mit der deutschen Inspektion, SS-Brigadeführer Krukenberg führt selbst die Führung. Die Einheit wird als "Stosstgruppe des verstärkten" bezeichnet und unterscheidet sich somit von einem Bataillon. Die Einheit soll aufgrund ihres Namens und ihrer "Stärke" die gegnerischen Linien durchbrechen, um einen Durchbruch zu erzielen, in den der Rest der Division hineinstoßen soll.

 
Waffen-Standarten-Oberjunker der SS Louis Anneshaensel, médecin du Bataillon de Marche Fenet réussira à fuir Körlin avec son bataillon mais sera porté disparu sur les plages de la Baltique

Le Régiment de Bourmont (2 bataillons) qui était en réserve, décroche en second avec le Waffen-Oberführer Puaud.
Le Bataillon Bassompierre doit constituer l'arrière garde et les hommes du Waffen-Hauptsturmführer Remy fermeront la marche.

Das Regiment de Bourmont (2 Bataillone), das in Reserve war, wird als zweites mit dem Waffen-Oberführer Puaud abgesetzt.
Das Bataillon Bassompierre soll die Nachhut bilden und die Männer des Waffen-Hauptsturmführer Remy den Marsch schließen.

5 mars 1945

 
Dans la soirée du 4-5 mars 1945, le décrochage commence.
L'avant garde du II.Bataillon, la 2.Kompanie du Waffen-Untersturmführer Rigeade passe devant la gare avant de prendre le pont de chemin de fer et de s'enfoncer dans la forêt.

Pierre Rostaing :
"Lorsque nous pénétrons dans Körlin, tout est silencieux. Des hommes et des femmes se glissent le longs des murs, chargés de lourds ballots. Les rues sont éclairées comme en plein jour par des projecteurs. Nous gagnons sans nous arrêter la forêt en avant la ville à l'Est. Sur la route spectacle d'horreur. "
 
Am Abend des 4. und 5. März 1945 beginnt der Abzug.
Die Vorhut des II.Bataillons, die 2.Kompanie von Waffen-Untersturmführer Rigeade, geht am Bahnhof vorbei, bevor sie die Eisenbahnbrücke nimmt und in den Wald eindringt.

Pierre Rostaing :
"Als wir Körlin betreten, ist alles still. Männer und Frauen schleichen an den Mauern entlang, beladen mit schweren Bündeln. Die Straßen sind von Scheinwerfern taghell erleuchtet. Wir erreichen ohne Halt den Wald vor der Stadt im Osten. Auf der Straße eine Horrorvorstellung. "

 
gare de Körlin en poméranie 1945
Avant guerre, la gare en imposait mais elle est victime d'un incendie en 2002 
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
2008. l'arrière de la gare, largement tronçonnée mais jolie avec son bois de façade  . 
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
2008. si vous êtes observateur par rapport à la photo d'avant guerre vous remarquez que la gare a été coupée au niveau de l'horloge
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
vue sur la forêt depuis le pont de chemin de fer, la 2.Kompagnie Rigeade s'y engouffre.
33. Waffen-Grenadier-Division der SS "Charlemagne"
sortie de la ville, la route de Köslin et la voie ferrée que prendront les hommes de la Charlemagne

Briser l'étau et survivre

 

SS-Obersturmführer Fenet

Entre 1 heure et 2 heures du matin, la Stosstrupp Fenet parti de Redlin (Redlino) arrive devant Belgard. Il fait clair comme en plein jour. La ville brûle partiellement . Les allemands de la Wehrmacht qui défendent cette ville se battent au corps à corps. Les rues sont encombrées de cadavres et de véhicules abandonnés, sur qui les maisons s'écroulent. Les hommes de Fenet et l'Etat Major allemand de la division poursuivent leur route, longent le cimetière nord de Belgard et retrouve l'abri des forêts plein Ouest. Ils ne le savent pas encore mais les hommes de Fenet réussiront la percée...  

Zwischen 1 und 2 Uhr morgens kommt der Stosstrupp Fenet, der von Redlin (Redlino) aus gestartet ist, vor Belgard an. Es ist hell wie am Tag. Die Stadt brennt teilweise. Die deutsche Wehrmacht, die die Stadt verteidigt, kämpft im Nahkampf. Die Straßen sind mit Leichen und verlassenen Fahrzeugen verstopft, über denen die Häuser zusammenbrechen. Fenets Männer und der deutsche Generalstab der Division setzen ihren Weg fort, gehen am Nordfriedhof von Belgard vorbei und finden den Schutz der Wälder in Richtung Westen. Sie wissen es noch nicht, aber Fenets Männern wird der Durchbruch gelingen...

Monument au mort de l'Armée rouge à la sortie nord de Belgard. A ses pieds des tombes et une fosse commune de soviétiques tués lors des combats. Il y aurait 763 soldats enterrés, certains tués par les français.

Le cimetière nord de Belgard, longé par les Waffen SS français avant qu'ils ne s'engouffrent dans les forêts à l'Ouest. Après la guerre, les polonais vont détruire toutes les tombes civiles allemandes, y compris celles d'avant la seconde guerre mondiale. Ils feront la même chose avec les soldat allemands et français tués en mars 1945.
 
Le premier bataillon passe donc Belgard sans problème, il n'en sera pas de même pour les bataillons suivants.
 
Das erste Bataillon passierte Belgard also ohne Probleme, was für die folgenden Bataillone nicht galt.
 


Waffen-Untersturmführer de Genouillac du II./58 se souvient :
 "Nous devions abandonner tous nos véhicules, toutes nos armes lourdes, tous les blessés (ça, ça fait mal à entendre), les chevaux conduits à la main devraient avoir les sabots enveloppés de chiffons. traversant les ruines de Körlin, nous devions emprunter la route de Belgard, pour tenter de percer au fond de la poche, endroit supposé être le moins tenu"...
..."de façon surprenante, les Russes n'avaient pas dépassé Belgard, de telle sorte que nous arrivâmes sans encombre à proximité de cette ville, éclairée à giorno par les incendies, où retentissaient des tirs sporadiques."
 
Les incendies de Belgard ont été contestés par certains vétérans pourtant le témoignage de Otto Holznagel du Reserve IR 375 confirme le témoignage du Waffen-Untersturmführer de Genouillac, Otto Holznagel se souvient :
"J'ai vu comment les bâtiment de la Wiesenstrasse brûlaient. Les vitrines des magasins étaient presque toutes brisées. Dans un des coins, j'ai vu les premiers morts."
 
Waffen-Untersturmführer de Genouillac vom II./58 erinnert sich:
 "Wir mussten alle unsere Fahrzeuge, alle unsere schweren Waffen, alle Verwundeten (das tut weh, das zu hören) zurücklassen, die handgeführten Pferde sollten die Hufe in Lumpen gewickelt haben. durch die Ruinen von Körlin hindurch sollten wir die Straße nach Belgard nehmen, um zu versuchen, in die Tiefe der Tasche einzubrechen, die angeblich am wenigsten gehaltene Stelle"...
... "überraschenderweise waren die Russen nicht über Belgard hinausgekommen, so dass wir ungehindert in die Nähe der Stadt gelangten, die bei Tageslicht von den Bränden erhellt wurde und in der sporadisch geschossen wurde".
 
Die Brände in Belgard wurden von einigen Veteranen bestritten, doch die Aussage von Otto Holznagel vom Reserve IR 375 bestätigt die Aussage des Waffen-Untersturmführers de Genouillac, Otto Holznagel erinnert sich:
"Ich sah, wie die Gebäude in der Wiesenstraße brannten. Die Schaufenster der Geschäfte waren fast alle zerbrochen. In einer der Ecken sah ich die ersten Toten."

 
Waffen-Oberführer Puaud commandait le Régiment de Réserve lorsqu'il est grièvement blessé près de Belgard. Son corps ne sera jamais retrouvé.

Le 5 mars vers 8 heures du matin, couvert par le brouillard, le Régiment de Réserve s'apprête à faire mouvement à travers une large plaine lorsqu'ils sont pris à partie par l'artillerie Russe. Balayé par les mitrailleuses, l'intervention des chars, les hommes de Puaud tombent par dizaines, c'est la fin, la reddition ou la mort, d'autres plus chanceux parviennent à prendre la fuite.
 
Am 5. März gegen 8.00 Uhr morgens, als sie von der russischen Artillerie unter Beschuss genommen wurden, war das Reserveregiment gerade dabei, sich über eine weite Ebene zu bewegen, als es von Nebel bedeckt war. Puauds Männer fielen zu Dutzenden, als sie von Maschinengewehren und Panzern getroffen wurden, und mussten sich ergeben oder sterben.
 
Plaine du côté de Belgard, pour beaucoup de français cela signifiera la fin des combats, ils vont y mourir quand les plus chanceux seront faits prisonniers. 
 
Un français se souvient : 
"après avoir contourné Belgard nous arrivons au trop grand jour dans un bois où à peine installés nous recevons des obus. débandade des hommes et chevaux sur un plateau où canons, chars, mitrailleuses tirent trop haut exprès, Dieu merci. Prisonnier vers 10h" 

Ein Franzose erinnert sich:
"nachdem wir Belgard umgangen hatten, kamen wir bei zu hellem Tag in einem Wald an, wo wir, kaum dass wir uns niedergelassen hatten, von Granaten getroffen wurden. Stampede der Männer und Pferde auf einem Plateau, wo Kanonen, Panzer und Maschinengewehre absichtlich zu hoch schossen, Gott sei Dank. Gefangen gegen 10 Uhr"

 
Forêt près de Belgard, les Waffen SS français isolés s'y engouffrent pour tenter d'échapper aux soviets. Quelques crosses de fusils Mauser 98K, casques et boutons y ont été retrouvés. La photo a été prise a l'été, loin de l'ambiance hivernale de mars 1945.   

 

Combats d'arrière-garde à Körlin

 
Alors que le gros de la division tente de s'arracher à l'étau, les hommes du Waffen-Hauptsturmführer Bassompierre, le II./RM (2ème Bataillon du régiment de Marche) doivent tenir pour retarder au maximum l'avancée soviétique.
Tôt le matin du 5 mars au nord-ouest de Körlin, les russes passent à l'attaque, passent la Persante et s'emparent du cimetière du village. La 7./58, la compagnie Walter contre-attaque et repoussent les soviets. Durant l'assaut Waffen-Unterscharführer Maixandeau et un de ses camarades est tué.
 
Während das Gros der Division versucht, sich aus der Umklammerung zu lösen, müssen die Männer von Waffen-Hauptsturmführer Bassompierre, das II./RM (2. Bataillon des Marschregiments) ausharren, um den sowjetischen Vormarsch so lange wie möglich hinauszuzögern.
Am frühen Morgen des 5. März nordwestlich von Körlin gehen die Russen zum Angriff über, überqueren die Persante und erobern den Friedhof des Dorfes. Am 7./58. startete die Walter-Kompanie einen Gegenangriff und drängte die Sowjets zurück. Während des Angriffs werden Waffen-Unterscharführer Maixandeau und einer seiner Kameraden getötet.
 
Waffen-Hauptscharführer Walter organise la contre-attaque au nord-ouest de Körlin
 
Vue ouest de Körlin avec la Persante, nous ne sommes qu'à quelques dizaines de mètres du cimetière
 
Waffen-Grenadier Blanc se souvient :
"Notre groupe  a été placé sur le côté du petit chemin menant de la ville au cimetière : je n'ai que le souvenir d'un tirs d'armes automatiques incessant, très bas au dessus de nos têtes nous étions évidemment en position couchée."
A propos de la mort de Maixandeau :
"J'ai d'abord appris qu'il venait d'être très gravement blessé dans le cimetière - puis, bien plus tard, qu'il était mort."
 
Un autre volontaire raconte :
"Notre contre-attaque a peuplé la rivière d'étrange gargouillis : personne ne peut rien pour ces blessés à demi-immergés, sans être immédiatement mitraillé par l'autre; aussi bien, la température de l'eau ne leur laisse guère de survie; un peu à droite, les ruines d'un pont font comme un barrage de castor." 
 
Waffen-Grenadier Blanc erinnert sich:
"Unsere Gruppe wurde an der Seite des kleinen Weges, der von der Stadt zum Friedhof führt, aufgestellt: Ich habe nur die Erinnerung an ein unaufhörliches Feuer aus automatischen Waffen, sehr tief über unseren Köpfen waren wir offensichtlich in liegender Position."
Über den Tod von Maixandeau :
"Zuerst erfuhr ich, dass er gerade auf dem Friedhof sehr schwer verwundet worden war - und dann, viel später, dass er gestorben war."
 
Ein anderer Freiwilliger berichtet:
"Unser Gegenangriff hat den Fluss mit einem seltsamen Gegurgel bevölkert: Niemand kann etwas für die halb untergetauchten Verwundeten tun, ohne sofort von einem anderen mit Maschinengewehrfeuer belegt zu werden; auch die Wassertemperatur lässt ihnen kaum eine Überlebenschance; etwas rechts davon wirken die Ruinen einer Brücke wie ein Biberdamm." 
 
Waffen-Unterscharführer René Maixandeau perd la vie dans l'attaque du cimetière de Körlin
 
Pour l'arrière-garde  sous forte pression ennemie il est dorénavant temps de s'échapper de Körlin.
 
Waffen-Grenadier Blanc raconte :
"Dans la situation où nous nous sommes retrouvés, il ne s'agissait plus de "progression" à proprement parler, mais de sortir des lignes russes pour rejoindre les nôtres, ce qui était de plus en plus problématique et s'est finalement avéré impossible. le silence seul s'imposait (nous avons alors tiré un seul coup de feu : une biche abattue pour manger)."...
"Je n'ai jamais perdu l'espoir; nous y étions encouragés par les bruits de combat, lointains pour certains, que nous percevions fort bien : Dantzig, au nord, Kolberg à l'ouest, d'autres secteurs à l'est. A la longue, un certain vide dans la tête, une faiblesse croissante mais un vouloir-vivre toujours présent."
 
Le soldat Blanc à bout de force affaiblit par les marches, la faim sera "ramassé" dans une forêt par les soviétiques . Blessé au pied, il passera 6 mois dans un hôpital russe. 
 
Für die unter starkem Feinddruck stehende Nachhut war es nun an der Zeit, aus Körlin zu fliehen.
 
Waffen-Grenadier Blanc erzählt:
"In der Situation, in der wir uns befanden, ging es nicht mehr um das "Vorrücken" im eigentlichen Sinne, sondern darum, aus den russischen Linien heraus in unsere eigenen zu gelangen, was immer problematischer wurde und sich schließlich als unmöglich erwies. es war nur noch Ruhe angesagt (wir gaben einen einzigen Schuss ab: ein Reh, das zum Fressen erschossen wurde)."...
"Ich habe die Hoffnung nie aufgegeben; wir wurden durch die Kampfgeräusche ermutigt, die wir sehr gut wahrnehmen konnten: Danzig im Norden, Kolberg im Westen, andere Sektoren im Osten. Auf die Dauer eine gewisse Leere im Kopf, eine zunehmende Schwäche, aber ein immer noch vorhandener Lebenswille".
 
Der weiße Soldat, der durch die Märsche und den Hunger geschwächt ist, wird in einem Wald von den Sowjets "aufgelesen". Er wird am Fuß verletzt und verbringt sechs Monate in einem russischen Krankenhaus.

Ceux d'Alt-Bork

 
Carte situant la reddition des Waffen SS français. Ils n'étaient pas très loin de Kolberg qui était malheureusement pour eux, déjà aux mains de l'ennemi.

Vers le 19 mars 1945, entre le village de Alt Bork (Stary Borek) et celui de Alt Werder (Korzystno) en direction de Kolberg, six Waffen SS français dont deux Waffen-Unterscharführer sortent d'un fossé pour se rendre aux polonais. Ils appartenaient peut être au II./RM Bassompierre, les derniers défenseurs de Körlin.
 
 
La photo montre la reddition des Waffen SS français épuisés et amaigris. La photo a été prise à 1 km environ de la sortie de Alt Bork.
 
L'autre côté de la route. Avant de lever les mains, les français s'étaient certainement cachés dans la forêt qui existait déjà en 1945.
 

Belgard, la fin des combats

Certains Waffen SS faits prisonniers dans les environs de Belgard sont emmenés et rassemblés en la gare de Belgard où ils y restent pendant une journée et nuit entière. C'est le cas du Waffen-Rottenführer  Jean Sepchat du Pionier-Zug

La gare de Belgard est restée la même qu'en 1945

Odin Grenz est un enfant lorsqu'il doit quitter la ville de Belgard avec sa famille, il se souvient :
"Au soir du 3 mars 1945, il y eut à Belgard une alerte aux chars. les habitants furent invités par haut-parleur à quitter la ville en raison de l'approche de la zone de combats.
En quelques minutes des centaines et des centaines de personnes se rassemblèrent sur la place du Marché. Il n'y eut aucune organisation pour ordonner le repli. Les habitants, pris de panique, se précipitèrent hors de la ville, en direction de Kolberg, avec les paquets qu'ils pouvaient transporter.
Au même moment des éléments de la Wehrmacht battaient en retraite dans la même direction. les fuyards entraînés dans cette panique devaient continuellement libérer les voies d'accès pour les militaires"...
 

 
..."Dans le lointain nous entendions le grondement continu de la canonnade et le ciel était rouge des fermes qui brûlaient. il n'y avait plus aucun espoir de fuite vers Kolberg"
Je ne pardonnerai jamais aux hommes de l'Armée allemande de nous avoir abandonnés dans une situation aussi terrifiante.
Il y eut dans ma famille des personnes que la panique conduisit au suicide. Après deux jours dans la forêt, nous nous apprêtions à mourir.
Subitement, à un carrefour dans les bois près de Belgard, nous vîmes des officiers allemands en très vive discussion; ils tenaient en main leur arme de service. Ma mère s'est avancée vers les officiers et les a priés de nous ramener à Belgard. cette prière fut immédiatement rejetée.
Sur ce ma mère revint vers nous le pistolet en main pour nous tuer. La dessus un officier retrouva aussitôt son bon sens et donna des ordres à des soldats qui jusque là s'étaient tenus en arrière-plan.
deux soldats qui étaient très fortement armés reçurent mission de nous accompagner vers Belgard.
Ces deux soldats nous avaient immédiatement redonné courage en raison de leur aspect martial.
je ne peux plus dire avec précision pendant combien de temps nous avons marché à travers les bois. pas davantage, je ne peux me souvenir s'il y avait déjà des combats. ma mère pleine de reconnaissance avait essayé d'avoir une conversation avec les soldats, mais cela avait été à l'évidence impossible; ils s'étaient contentés très amicalement d'indiquer la direction de marche.
A la lisière de Belgard, dans le bois de la ville, ma mère avait redemandé la direction à suivre et remercié très chaleureusement les soldats.
Nous avons alors remarqué, à notre grand étonnement, que les deux aimables soldats ne comprenaient pas un traître mot d'allemand !"
 
Sans le savoir, elle le saura de longues années plus tard, la famille d'Odin Grenz venait de rencontrer des hommes de la Charlemagne, certainement des hommes du Bataillon Fenet.
 

Körlin, un témoin

 
Charlotte Woischke habitait Neustettin lorsque dans sa fuite elle décide de retrouver sa mère à Belgard, elle laisse un important témoignage sur les derniers jours de Körlin :
" Aux alentours du samedi 3 mars 1945, maman et Frau Wulff décident de partir le lendemain. j'ai senti que c'était la bonne chose à faire. C'était le soir où nous étions encore assis ensemble. Tout à coup la sirène d'alerte aérienne retentit. Le sirènes signifiaient "évacuations". Tout est allait très vite, nous nous sommes habillés, avons pris des ustensiles et des couvertures, et nous sommes partis dans la nuit brumeuse. J'avais encore mon vélo avec moi. Nous avons avancé très lentement. des milliers de personnes étaient à pieds. Après des heures nous sommes arrivés à Körlin.
 
Les enfants étaient fatigués, nous étions 30 personnes dans un tout petit espace. après un court sommeil, nous avons voulu aller plus loin. mais il n'était plus possible d'aller au-delà de Kolberg ou même de Treptow. Maintenant nous ne pouvions qu'attendre.
 
L'école de Körlin utilisée par les réfugiés. Celle-ci est encore debout et sert toujours aux écoliers de la ville. 

Nous sommes entrés dans l'école où dormaient plusieurs réfugiés mais nous n'avons pas pu y rester. Par hasard nous avons rencontré des amis qui ont mis leur maison à disposition.
Nous venions de finir de manger lorsque l'artillerie russe à tirer sur la petite ville. Tout le monde se précipita dans la cave. Nous étions environ 20 personnes.
La maison était de construction très légère. On peut imaginer comme ça tremblait à chaque coup. Nous restâmes de longues heures dans la cave en remarquant que les Russes se rapprochaient de plus en plus. Nous ne pouvions plus rester dans la maison. Je suis sorti pour pour voir où il y avait des maisons plus solides. j'ai demandé conseil à un volontaire français de la Waffen SS. Il a deviné que nous devions aller dans une autre maison.
 
Les Russes se tenaient devant la ville et ne pouvaient pas traverser les défenses de nos soldats sur la rivière Persante. Je suis allée chercher les autres dans la cave et nous nous sommes arrêté devant la maison du docteur Schleiss. La maison était la bonne. Nous sommes entrés mais des réfugiés étaient déjà là. La buanderie était libre, nous l'avons rendu confortable pour nous-mêmes. J'avais laissé mon vélo dehors, quand j'ai voulu le prendre il n'était plus là. peut être qu'un soldat l'a pris. Ce serait bien.
Je n'oublierai jamais cette nuit-là, j'étais éveillée toutes les 10 minutes, car la baignoire balançait toujours d'avant en arrière. (Charlotte Woischke dormait dans la baignoire). Mais la nuit est passée. La matinée commença par un tonnerre de canon. Nos volontaires SS se sont battus vraiment courageusement, mais sans chars ni armes plus puissantes, ils ne pouvaient rien contre la force supérieure des Russes. Le soir vient et les soldats ne purent plus tenir la ville.
 
Pendant que les soldats partaient, quelqu'un renversa un bidon de salpêtre. Tout le monde avait quitté la cave. Nous n'avions presque plus d'air à respirer.
Dehors les maisons brûlaient autour de nous, l'artillerie tirait en continu.
 
Que devions nous faire ? nous avons couru ici et là et avons atterri à nouveau à l'école. Mais des centaines de personnes étaient déjà là. Comme nous entrions dans la cave sombre, une odeur assez épouvantable vint vers nous. Mais plus rien ne nous importait. Comment nous avons dormi ? on ne peut pas le décrire. Dans un endroit assez petit, si vous aviez de la chance. Vous pouviez vous asseoir sur le sol en ciment. Les enfants s'asseyaient aussi dans leur propre crasse parce que personne n'osaient sortir.
 
Un autre jour, les tirs ont diminué, car nos soldats ne répondaient plus. Les gens étaient complètement épuisés. Tout le monde aspirait au silence et à la paix. des drapeaux blancs ont été hissés dans la ville.
 
La ville a émergé. Dans l'après midi du 6 mars, un mardi, les portes des caves s'ouvrirent et nous vîmes les premiers russes. je n'oublierai jamais non plus ce moment, jamais. Les femmes et les enfants allemands devaient sortir, les mains levées, et se rendre aux Russes.
 
Les Russes ont demandé toutes les montres et bagues. Les mains tremblantes de peur, tout a été donné. Après quelques heures, il a été annoncé que nous pouvions aller dans des quartiers privés. Nous sommes entrés dans la petite maison du village. Elle était à peine meublée. Nous avons remarqué que nous n'étions plus sous le règne allemand. Un Russe est entré dans notre maison et a voulu y vivre. Toutes les maisons étaient vides. Que devions nous faire ? les enfants ont été retirés du lit et nous étions à nouveau sans abri. Cependant, nous n'avons pas facilement quitté la maison, car les Russes ivres ont immédiatement demandé des femmes. Nous avions terriblement peur. J'ai échappé à un Russe sous ses bras et cela a attisé la haine. A l'école, nous nous sommes tous revus.
Mais ce n'était plus aussi calme qu'avant. alors que nous voulions juste partir, des coups de feu ont fusé. Il était impossible d'y rester. Encore une fois, nous avons couru plus loin. Nous ne connaissions ni rue, ni maison. Chaque maison était fermée à clé. il faisait déjà noir."
 
Lorsque Charlotte Woischke écrit dans son récit "Nos volontaires SS se sont battus vraiment courageusement" il s'agit évidemment des hommes du II./RM du Waffen-Hauptsturmführer Bassompierre dont les derniers éléments quittent la ville vers 22 heures, le 6 mars 1945. Ils laissent derrière eux les blessés trop gravement atteints...
 
Waffen-Grenadier Wyckaert, faisait partie des tout derniers combattants de Körlin. En quittant la ville il est  blessé en traversant un champ de mine posé par la "Charlemagne".

 
 

Belgard occupée

 
Entre le 3 et 6 mars, la ville fut comme morte, puis les habitants commencent à retourner dans leur ville. Le 10 mars, des groupes de Russes totalement ivres parmi lesquels beaucoup de mongols, violent, pillent et parfois tuent...les crimes continueront ponctuellement pendant encore quelques mois. 
 
Que dire des soldats allemands et français tombés à Belgard ? Après les combats, une fosse commune a été creusée par la population sous la garde des soldats soviétiques. Accueillant une centaine de soldats, et certainement un peu de civils tués lors des combats, la localisation de la fosse est maintenant oubliée même si d'après d'ultime témoignages son emplacement à côté du cimetière nord n'est pas du tout exclu.

En septembre 1946, la population allemande restée en Poméranie sera finalement expulsée manu-militari vers l'Allemagne. Déracinée, mal-aimée l'intégration sera longue et douloureuse.

Soldat polonais patrouillant dans une rue de Belgard, dans un film d'après-guerre naturellement. Cette photo nous montre que le centre de Belgard a plutôt été préservé des combats de mars 1945. Curieusement les habitations en fond seront détruites bien après la guerre.


Le même endroit il s'agit de la place Wolnosci, centre de la ville. Nous voyons les bâtiments en arrière plan reconstruits et totalement différents de ceux du film.

Des polonais montés sur blindé lors de la prise de Belgard, toujours le même film toujours au même endroit mais en regardant au nord cette fois.

Même lieu, notons toutefois qu'à l'arrière plan les maisons ont été rasées. Une manière comme une autre d'enlaidir la ville

Pour les Waffen SS français il s'agit de sauver leurs peaux, les bataillons, compagnies, sections éclatent en petits groupes isolés. Une partie réussit la percée et se rassemble pour un ultime combat, la Bataille de Berlin tandis que d'autres moins chanceux marcheront pendant des jours avec une mort certaines au bout, ce sont les fantômes de Retzin.  

Je laisse le dernier mot au SS-Sturmbannführer de Vaugelas : "Entre le débarquement de la division en gare d' Hammerstein et le 5 mars 1945, les pertes de la division s'élevaient à 600-700 hommes."

Liens

SS-Ausbildungslager Sennheim 

Falkenrehde un pont explosif
Berlin tome 1 : La contre-attaque de Neukölln
Berlin Tome 2 : Stadtmitte, l'ultime combat
Berlin Tome 3 : La percée du Brigadeführer Krukenberg
Berlin Tome 4 : Heiligensee, le repos éternel

 

Nous lirons

Pour l'Europe, les volontaires français de la Waffen SS de Robert Forbes
Trente Trois n°1 année 2009
La Division Charlemagne de Jean Mabire


10 commentaires:

  1. C'est clair . Un grand merci ... très beau travail

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  2. Beau et très sérieux travail de recherche

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  3. Bonjour Pierre,

    Comment pourrais-je vous contacter (Je n'ai trouvé aucun formulaire de contact ni adresse email sur votre site)? J'aimerais discuter avec vous de certains aspects de cet article !

    Cordialement,

    Max

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    1. Bonjour, il n'est pas possible de contacter l'un des rédacteurs de manière directe. Auparavant il y a avait la page facebook mais celle-ci n'est plus accessible pour un problème technique ou volontaire de la part de FB.

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  4. C'est bien dommage Pierre. Vous mentionnez dans votre article sur la Charlemagne en Poméranie (et notamment à Körlin) certains participants sur lesquelles j'écris un ouvrage et il aurait été intéressant de recouper nos sources.

    Si l'absence d'accès est le résultat d'un souhait de discrétion / anonymat, vous pourriez par exemple créer une adresse email standard sur google. Cela pourrait nous fournir un moyen de communication tout en maintenant votre anonymat.

    Cordialement,

    Maxime

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    1. Non ce n'est pas une question d'anonymat ni de discrétion. Cet article est le résultat de plusieurs collaborateurs, photos et plans pour l'un, texte pour l'autre et assemblage par moi. il faut savoir que pour les photos je passe par un intermédiaire qui les a reçu lui même du "photographe". Par contre sur le blog, quand vous voyez un article avec une tombe et bien tout est fait maison, c'est à dire moi.
      Malheureusement pour vous, mes collaborateurs ne souhaitent -pour l'instant- aucun contact.

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  5. Hi there. I am fascinated with this story and me and my colleague trying to find the place of the massacre for the last 15 years. We are trying to find those people buried in our land to make a proper and respectful place to make them rest in peace.

    If you have any info that would help us to find them we are able to provide you with accommodation so finally they will find the place to rest in respectfully peace, not on the field or in the forgein forest like the animals. Please get in touch with me if you have any valid information.

    Kind regards,
    Marcin

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